On ne peut pas seulement mobiliser contre les méchants, il faut des alternatives faisables !

Quelques jours, quelques heures pour laisser les flingues au vestiaire et regagner la confiance avec des propositions concrètes qui partent toutes de la même nécessité : changer la répartition des richesses et bifurquer face au climat.

Impossible, on vous répond, la France est endettée, les capitaux partiront ailleurs, Bruxelles s’y opposera, on a déjà essayé, rappelez-vous, le tournant de la rigueur en 1983…

Pour le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le programme du nouveau Front populaire est un « délire total », un « 1981 puissance dix ». Pour le Medef, plusieurs mesures proposées par le nouveau Front populaire « apparaissent inappropriées et même dangereuses pour l’économie française, la croissance et l’emploi. ». Pour le premier ministre, l’union des partis de gauche revendique un « matraquage fiscal ».

Au secours, les marchés vont nous rouler dessus ! L’économie va s’effondrer ! On est foutu ! Sauve qui peut ! Ça ne vous a pas échappé, notre revigorant nouveau Front populaire fait peur. Et cette semaine, les critiques sont concentrées sur son programme économique de rupture. Le Medef parle d’« irrationalité des mesures contenues dans le programme du nouveau Front populaire, qui, si elles étaient mises en œuvre, conduirait à une explosion des déficits et de la dette et à une perte de confiance dans l’avenir ». Du côté des journalistes et éditorialistes économiques des chaînes du milliardaire Rodolphe Saadé (BFMTV, RMC), c’est pas mieux, ce qui étonne Dillah Teibi vu la rigueur bien connue de leurs rédactions.

Jamais depuis la Libération, l’extrême droite, en France, ne s’est trouvée si près de la victoire. Elle porte un projet de démolition sociale, de repli chauvin, de discrimination raciste, sexiste, homophobe, de guerre aux minorités, de basculement liberticide et de régression écologique. Dans sa stratégie de conquête du pouvoir, elle a fait des médias un terrain privilégié, avec la prise de contrôle de titres, de chaînes de télévision, de radios par des milliardaires au service de son projet. Par ce maillage, elle impose dans le débat public ses fausses nouvelles et ses obsessions contraires aux droits fondamentaux. Le Rassemblement national annonce déjà la couleur pour l’audiovisuel public, voué, s’il l’emportait, à la privatisation.

C’est le mois de juin, bientôt l’été et surtout les vacances ! Enfin, pas pour tout le monde, puisque le Secours populaire rappelle qu’« aujourd’hui encore, un enfant sur trois ne part pas en vacances. » Il existe pourtant toujours ce qui s’appelle officiellement des « accueils collectifs de mineurs avec hébergement », autrement dit des colos, qui sont l’un des héritages du Front populaire. En 1936, les ministres Jean Zay et Léo Lagrange sont en effet parmi les premiers à considérer les loisirs comme un enjeu de l’éducation des enfants. Dans les années 1960, pas moins de 4 millions d’enfants partaient en colonies de vacances. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 1,4 million. Où sont passées les colonies de vacances ? Pourquoi cette désaffection ? Les colonies de vacances sont-elles un enjeu politique ? Pourquoi les loisirs sont-ils plus importants qu’on ne le pense ? Pourquoi le gouvernement devrait davantage s’occuper des colonies de vacances que du service national universel, leur fameux SNU ? Réponses avec Jean-Baptiste Clerico, directeur général des Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Ceméa), que Laurence De Cock reçoit dans ce nouveau numéro de « Si j’aurais su ».

Un concept marxiste peut-il faire une belle chanson ? A priori non, sauf peut-être si l’auteur de la chanson en question s’appelle Georges Moustaki. Car c’est en reprenant la théorie chère à Trotsky de « révolution permanente » que Georges Moustaki a composé l’une de ses chansons les plus célèbres, qu’il dévoile la première fois en 1969 à la deuxième édition du festival de l’île de Wight. Olivier Besancenot consacre donc ce 35^e épisode de ses « chants de bataille » à Georges Moustaki… et Léon Trotsky.

Attention, les usines à fake news turbinent à fond ! Euro 2024. Lundi 17 juin. La France gagne 1-0 contre l’Autriche. Mbappé est blessé au nez. Mais l’info qui circule à fond, c’est : Kylian Mbappé appelle à voter contre les extrêmes ! La vidéo circule partout en boucle. Sauf qu’il y a une suite qui est très peu diffusée, et même coupée. Son copain Marcus Thuram a dénoncé le RN et Kylian Mbappé confirme qu’il est d’accord avec lui. C’est très clair. Voyez la vidéo !

Comment donner à voir la violence du séparatisme des riches si bien décrite par Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot depuis tant d’années ? En ayant un appareil photo, en étant un peu malin et en mettant le pied dans la porte si souvent fermée des lieux ultra-sélects où la crème de la crème aime se retrouver : c’est ce qu’a fait le photographe Gwenn Dubourthoumieu, qui publie avec Monique Pinçon-Charlot un livre de ses meilleures photographies. Rencontre avec la sociologue et le photographe.

Une belle victoire pour les vrais humoristes ! Une belle victoire pour les défenseurs du premier ministre Benjamin Nethanyahou victime du wokiste-pas-drôle-payé-par-nos impôts-sur-france-inter-la-radio-gauchiste-qu’on-va-privatiser-dés-qu’on-prend-le-pouvoir !

Est-ce qu’on veut une République de Préférence Nationale et néo-libérale avec le RN ou une République sociale et solidaire avec Le Nouveau Front populaire ? Ça, ça étonne Dillah que les gros médias ne le rabâchent pas...

Pour la quatrième soirée consécutive depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, plusieurs milliers de personnes – dont beaucoup ont voté pour la première fois dimanche dernier – se sont réunies mercredi dans plusieurs villes de France pour exprimer leur rejet de l’extrême droite. Comment ces jeunes, étudiants ou lycéens, analysent-ils le score du Rassemblement national dimanche soir ? Quelles sont leurs craintes ? leurs combats ? leurs espoirs ? Nos journalistes Dillah Teibi et Jonathan Duong sont allés place de la République à Paris à la rencontre de cette jeunesse qui « emmerde Bardella ».

Alors que le nouveau « front populaire » imaginé lundi par les différents partis de gauche semble encore fragile, l’union des droites est-elle sur de bonnes voies après le souhait d’Éric Ciotti de faire une « alliance avec le Rassemblement national » ? Pas sûr, tant le président des Républicains a été désavoué par une bonne partie des élus de son parti. Marion Maréchal, de son côté, déplore que Jordan Bardella n’ait pas saisi la main qu’elle lui tendait… À quoi ressemblerait cet hypothétique gouvernement de coalition des droites que la députée européenne Reconquête ! appelle des ses vœux et qui nous pend au nez sans mobilisation de la gauche ? Un cauchemar, qu’a imaginé pour vous Gérard Mordillat.

Tous les sondages annoncent une large victoire de la liste menée par Jordan Bardella aux élections européennes. De plus en plus de Françaises et de Français feraient confiance au Rassemblement national pour améliorer leurs conditions de vie, comme l’a illustré le poignant témoignage de Colombe, bénévole aux Restos du cœur, devant la caméra de TF1. Et ça, ça étonne Dillah Teibi. L’extrême droite défend-elle vraiment les intérêts des classes populaires et des petites gens ? Un rapide coup d’œil sur les votes des députés RN à l’Assemblée nationale prouve que non.

Mourir pour des idées, l’idée est excellente. Lounès Matoub, lui, est mort pour ses chansons, car ses chansons portaient certaines idées. L’idée d’une Algérie « plurielle, multidimensionnelle, laïque, démocratique », l’idée que l’Algérie ne soit gouvernée ni par des généraux, ni par des islamistes. L’idée aussi qu’on puisse être Algérien sans parler arabe mais berbère, ni être de religion musulmane. Matoub Lounès disait : « je préfère mourir pour mes idées que de mourir de lassitude ou de vieillesse dans mon lit ». Son vœu sera tragiquement exaucé, puisqu’il est mort assassiné le 25 juin 1998. Il avait 42 ans. Des dizaines de milliers de personnes ont accompagné le cercueil du chanteur à Taourirt Moussa, en Kabylie. Oliver Besancenot rend hommage aujourd’hui à l’icône kabyle.

Un document confidentiel révélé par Là-bas le 9 mai 2017 lors de l’élection d’Emmanuel Macron apporte une réponse. C’est un mail signé « Emmanuel M. » à sa « chère Marine » pour la remercier et lui promettre de l’aider en retour. Emmanuel Macron a été réélu en 2022 grâce au même stratagème. Mais la victoire du RN aux récentes élections européennes du 9 juin et l’annonce surprise de la dissolution de l’assemblée nationale qui peut favoriser l’accès au pouvoir de l’extrême droite montre la touchante fidélité de Macron pour son amie Marine.